Souvenons-nous
de Sexe, mensonges et vidéo (Sex, Lies and Videotape, 1989),
titre génial, maintes fois repris et détourné, qui a probablement contribué à
rendre célèbre ce petit film indépendant et lancer la carrière de son
réalisateur, le tout-jeune Steven Soderbergh.
Il est fort probable que les spectateurs non-habitués au cinéma d’art et d’essai, attirés par la promesse d’une histoire sulfureuse, ont été considérablement refroidis pendant la séance.
Il est fort probable que les spectateurs non-habitués au cinéma d’art et d’essai, attirés par la promesse d’une histoire sulfureuse, ont été considérablement refroidis pendant la séance.
En effet, le titre est essentiel. Trouver un bon titre pour son film n’est pas une des choses les plus simples pour un scénariste ou un réalisateur. Il faut réussir à résumer l’esprit d’un film, son sujet, l’ensemble de son travail en une seule phrase, parfois en un seul mot (Duel, Vertigo, Titanic, Carrie, Aviator, Scanners, Memento, Melancholia, Gladiator, Amour, Irréversible, Cube, Inception, Matrix, Pi, Fargo, Saw, etc.).
Les Titres de films
Le titre représente généralement la première chose que l’on cite en évoquant un film, avant même le casting, le nom du réalisateur ou le résumé. Pour peu qu’il manque d’inspiration ou soit simplement imprononçable à la caisse de la salle de cinéma (Eyjafjallajökull, RRRrrrr !!!), il y a fort à parier que cela aura une conséquence sur le score au box-office...
Cet
article va s’intéresser, dans un premier temps, à la traduction française des titres étrangers.
Même s’il arrive que la traduction passe à côté de certaines subtilités des titres originaux (quand elle n’est pas carrément à côté de la plaque),
elle parvient aussi, parfois, à être meilleure que le titre original, même si
c’est rare, au point que l’on en vienne à préférer citer le titre français. On continue de dire par exemple Voyage au bout de l’enfer, Furyo ou Les
Dents de la mer.
Nous
verrons ensuite quelques titres de films à ne pas confondre, et enfin, des parodies de titres
célèbres, plus précisément dans le registre du cinéma
pornographique.
Quelques
titres meilleurs en français
Même
fidèlement traduits dans la langue de Molière, certains titres restent
meilleurs en anglais. Avouons-le, ni La Blonde framboise (The
Strawberry Blonde, 1941, de Raoul Walsh) ni La Tempête qui tue (The
Mortal Storm, 1940, de Frank Borzage), bien qu’il s’agisse de traductions très fidèles, ne
sonnent bien en français. Ce sont là des exemples prouvant qu’il faut parfois changer, et cela peut même être pour le mieux.
Il existe ainsi quelques rares cas de retitrages que je trouve meilleurs que les originaux. Par exemple, L’Impasse est une image qui résume parfaitement le chef-d’œuvre de Brian De Palma Carlito’s Way (1993) qu’une traduction littérale aurait affadit, tout comme Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter, 1978) de Michael Cimino, ou encore Celui par qui le scandale arrive (Home From the Hill, 1960) de Vincente Minnelli, pour ne citer que ceux-là.
Il existe ainsi quelques rares cas de retitrages que je trouve meilleurs que les originaux. Par exemple, L’Impasse est une image qui résume parfaitement le chef-d’œuvre de Brian De Palma Carlito’s Way (1993) qu’une traduction littérale aurait affadit, tout comme Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter, 1978) de Michael Cimino, ou encore Celui par qui le scandale arrive (Home From the Hill, 1960) de Vincente Minnelli, pour ne citer que ceux-là.
Mais celui qui me vient toujours en premier à l’esprit est Les Dents de la mer (1975), au lieu de Jaws (« mâchoires »).
Spielberg aurait lui-même déclaré préférer le titre français, qui perd cependant beaucoup de son charme quand on songe au titre pour la suite (ce qui aurait dû donner « Les Dents de la mer-deux » mais pour éviter le drame, les distributeurs français l’ont sagement baptisé Les Dents de la mer, 2e partie).
Même si la traduction est approximative et que plus personne ne l’utilise, j’ai toujours préféré La Guerre des étoiles à Star Wars (qui pourrait se traduire par « les guerres stellaires »).
Du Silence et des ombres (1962) de Robert Mulligan est un titre meilleur que ce qu’aurait donné la traduction littérale de To Kill a Mockingbird (« Tuer un oiseau moqueur »), mais le titre du roman à l’origine du film, en version française, était à l’époque Quand meurt le rossignol, plutôt joli, avant de devenir l’atroce Alouette, je te plumerai en 1989, et le définitif Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur en 2005.
Enfin, même si je ne suis pas particulièrement fan de la comédie Airplane!, ni de son titre d’ailleurs, je lui préfère le fameux Y a-t-il un pilote dans l’avion ? qui résume parfaitement le style burlesque du film.
Traductions
étranges ou franchement ratées
Le
cas inverse est beaucoup plus courant, et les traductions épouvantables ne manquent
pas. Outre la récente mode de traduire un titre anglais par un autre titre anglais (le célèbre Very Bad Trip pour The Hangover), voici quelques exemples plus rarement cités.
C’est à partir de sa comédie futuriste Sleeper, « dormeur » (devenue chez nous Woody et les robots, la traduction semblant vouloir insister sur l’improbable rencontre entre le réalisateur-acteur et le monde de la science-fiction), que Woody Allen demandera à ce que ses titres soient traduits fidèlement ou conservent leur titre original en français.
C’est à partir de sa comédie futuriste Sleeper, « dormeur » (devenue chez nous Woody et les robots, la traduction semblant vouloir insister sur l’improbable rencontre entre le réalisateur-acteur et le monde de la science-fiction), que Woody Allen demandera à ce que ses titres soient traduits fidèlement ou conservent leur titre original en français.
Intéressons-nous
maintenant au cas particulier de L’Invasion des profanateurs de sépultures, alias Invasion
of the Body Snatchers (1956) de Don Siegel.
Le titre original pourrait se traduire par « l’invasion des voleurs de corps » ce qui, avouons-le, ne sonne pas terrible.
Seulement, le titre choisi au final n’a plus aucun rapport avec le film (ou le roman) dans lequel il n’y a ni profanateurs, ni sépultures. L’hypothèse souvent évoquée est celle que le traducteur de l’époque s’était très probablement trompé d’histoire, et a confondu avec The Body Snatcher (sorti en France sous le titre Le Récupérateur de cadavres, 1945) de Robert Wise, sur un fossoyeur fournissant un médecin en cadavres frais.
Il ne faut pas toujours se fier aux traductions trop littérales : Dog Day Afternoon (1975) de Sidney Lumet, qui signifie « Un après-midi caniculaire », est devenu en français Un Après-midi de chien.
Le titre original pourrait se traduire par « l’invasion des voleurs de corps » ce qui, avouons-le, ne sonne pas terrible.
Seulement, le titre choisi au final n’a plus aucun rapport avec le film (ou le roman) dans lequel il n’y a ni profanateurs, ni sépultures. L’hypothèse souvent évoquée est celle que le traducteur de l’époque s’était très probablement trompé d’histoire, et a confondu avec The Body Snatcher (sorti en France sous le titre Le Récupérateur de cadavres, 1945) de Robert Wise, sur un fossoyeur fournissant un médecin en cadavres frais.
Il ne faut pas toujours se fier aux traductions trop littérales : Dog Day Afternoon (1975) de Sidney Lumet, qui signifie « Un après-midi caniculaire », est devenu en français Un Après-midi de chien.
John
Ford a aussi connu quelques traductions pour le moins éloignées des titres
originaux. My Darling Clementine (1946) est devenu La Poursuite
infernale, When Willie Comes Marching Home (1950) est devenu Planqué
malgré lui, sans oublier le fameux « Elle portait un ruban jaune », She
Wore a Yellow Ribbon (1949), plus connu chez nous sous le titre La
Charge héroïque.
Mais
l’un des plus malchanceux reste le réalisateur du Jour où la Terre s'arrêta
(et coréalisateur de West Side Story), Robert Wise, qui a eu droit à
beaucoup de titres remaniés en français, voire n’ayant aucun rapport avec le
titre original, pour le meilleur et pour le pire :
Blood
on the Moon (1948)
: Ciel rouge
The
Set-Up (1949) : Nous avons gagné ce soir
Two
Flags West (1950) :
Les Rebelles de Fort Thorn
Executive
Suite (1954) : La
Tour des ambitieux
Tribute
to a Bad Man (1956)
: La Loi de la prairie
Somebody
Up There Likes Me
(1956) : Marqué par la haine
Until
They Sail (1957) : Femmes
coupables
Run
Silent, Run Deep
(1958) : L’Odyssée du sous-marin Nerka
Odds
Against Tomorrow
(1959) : Le Coup de l'escalier
The
Haunting (1963) : La
Maison du diable
The
Sound of Music
(1965) : La Mélodie du bonheur
The
Sand Pebbles (1966)
: La Canonnière du Yang-Tse
Two
People (1973) : Brève
rencontre à Paris
Rooftops (1989) : East Side Story
À ne pas confondre…
Asphalt
Jungle (1950) de
John Huston est devenu en français Quand la ville dort. Mais lorsque six
ans plus tard est sorti While the City Sleeps de Fritz Lang, donc
littéralement « Quand la ville dort », le film est sorti chez nous sous le
titre La Cinquième victime.
Le
Ciel peut attendre
(en anglais Heaven Can Wait) est à la fois le titre et la traduction
exacte d’un film d’Ernst Lubitsch sorti en 1943, et celui d’un film de et avec
Warren Beatty sorti en 1978.
Cependant, ces deux-là n’ont strictement aucun rapport, le second étant par ailleurs un remake du Défunt récalcitrant (Here Comes Mr. Jordan, 1941) d’Alexander Hall.
Cependant, ces deux-là n’ont strictement aucun rapport, le second étant par ailleurs un remake du Défunt récalcitrant (Here Comes Mr. Jordan, 1941) d’Alexander Hall.
• Le
Premier Homme
(2011) de Gianni Amelio.
• Le Deuxième Homme, titre français de The Running
Man (1963) de Carol Reed, probablement choisi car le réalisateur est
célèbre pour avoir réalisé Le Troisième Homme plusieurs années
plus tôt. The Running Man n’est pourtant ni une suite, ni une préquelle (et n’a
rien à voir non plus avec le film du même nom avec Arnold Schwarzenegger sorti
en 1987)…
• Le Troisième homme justement, traduction littérale du
grand classique The Third Man (1949), avec Orson Welles et Joseph
Cotten.
À
ne pas confondre non plus avec Le Troisième homme était une femme, titre
français du film Ada (1961) avec Dean Martin et réalisé par Daniel Mann
(qui lui n’a aucun lien de parenté avec Anthony Mann, Delbert Mann ou Michael
Mann).
• Viennent
ensuite deux films qui portent le titre Le
Quatrième Homme.
D’abord l’excellent Kansas City Confidential (1952) de Phil Karlson (film dont l’intrigue inspirera grandement Quentin Tarantino pour Reservoir Dogs), et le non moins excellent – mais très différent – De Vierde man (1983) de Paul Verhoeven.
• Après La Cinquième victime (While the City Sleeps, 1956), La 6e victime (Tell Me Something, 1999), puis La 7e cible (1984), Alien, le 8e passager (Alien, 1979) et pourquoi pas La Neuvième porte (The Ninth Gate, 1999), on en vient au Dixième homme (1988) de Jack Gold, mais toujours aucun rapport…
D’abord l’excellent Kansas City Confidential (1952) de Phil Karlson (film dont l’intrigue inspirera grandement Quentin Tarantino pour Reservoir Dogs), et le non moins excellent – mais très différent – De Vierde man (1983) de Paul Verhoeven.
• Après La Cinquième victime (While the City Sleeps, 1956), La 6e victime (Tell Me Something, 1999), puis La 7e cible (1984), Alien, le 8e passager (Alien, 1979) et pourquoi pas La Neuvième porte (The Ninth Gate, 1999), on en vient au Dixième homme (1988) de Jack Gold, mais toujours aucun rapport…
Quelques
titres de films parodiés en pornos
Terminons
par évoquer l’industrie du X, qui ne manque pas d’imagination quand il s’agit
de pasticher et détourner des titres connus. En vrac, quelques
exemples...
Westerns X
Le
bon la broute et fourre son gland
L'arrière-train
sifflera trois fois
Règlements
de femmes à OQ Corral
Rocco
et les 'sex' mercenaires
Pour
une poignée de braquemards
James
Bande
For
Your Ass Only
Agent
00 Sex
Golden
Ass 007
Aux
sévices secrets de Sa Majesté
Stanley
Lubrick
Ass
Wide Shut
Banane
mécanique
Carotte
mécanique
Série
des « 2001 » :
2001,
l’Odyssée des seins
2002,
l’Odyssée de la queue
2003,
l’Odyssée des bras
2004,
l’Odyssée à quatre pattes
2005,
l’Odyssée à pointes
2006,
l’Odyssée de la saucisse
2007,
l’Odyssée de la quéquette
2008,
l’Odyssée du coït
2009,
l’Odyssée du p'tit œuf
2010,
l’Odyssée du pénis
Science-friction
/ fantastix
La
Planètes des seins
La
Playmate des singes
Biteman
et Robite
Biteman
fourre Ever
Dard
Devil
Edward
Penishands
Qui
veut la bite de Roger Rapeau ?
Muffy
the Vampire Layer
Nightmare
on Porn Street
The
Dickheads
Da
Vinci Gode
Penetrator
2
Grunge
Days
Re-Penetrator
The
Sexth Element
Trilogie
« Seigneur des anus » (La Communauté de l’anus, Les Deux trous, Les
Retours du doigt)
Lord
of the Strings
L’enfileur
des anneaux
Analgeddon
WIB
Women in Black
Total rectal
Total rectal
The
Rocky Porno Video Show
Matrique
Chérie,
j’ai agrandi les godes
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4 fentes astiquent
Predatouze
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Et quelques classix littéraires...
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Rodéo
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20.000
vieux sous mémère
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La
Chatte sur un doigt brûlant
Ali
Baba et les 40 gauleurs
Robinson
suce Zoé
Sire
Anus de Vergerac
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